La neige tombe, encore et encore. Moi qui n'aime pas le froid, je ne me lasse pas de regarder la neige tomber. S'éparpiller. C'est comme de regarder des fragments d'espoir se disperser à l'horizon. Et en même temps, un sourire d'une niaiserie incomparable me barre le visage, une chaleur intense monte en moi brulant mon ventre et chauffant mes oreilles. Tout ça grâce à Sandrou, à son message, à son bonheur à elle.

J'ai envie de partir loin, là où le temps est un peu plus chaud qu'ici. J'ai envie de voyager, mais quand on voyage il faut faire ses valises et faire un choix dans ce qu'on emmène et ce qu'on laisse. Et même si on se dit que ce ne sera pas si compliqué que ça de laisser ces bidules à leur place, finallement ça peut avoir une importance qu'on ne sous-estimait pas, même si c'est totalement inutile voir malsain. Le coeur a ses raisons que la raison ignore, et inversement.

N'empêche, je me demande pourquoi quand on aime les gens et que eux disent nous aimer aussi, ils nous font du mal ou nous leur en faisons. Malgré tout le mal qu'ils nous font on les aime encore. On souffre, on les déteste, mais on les aime tout autant qu'on les haïs. C'est étrange non ?

Vous aussi ça vous arrive parfois ?

Souvent dans votre vie, y a un peu tout qui se casse la figure.
Souvent ça dérape et vous ne savez pas comment les choses ont pu en arriver jusque là.
Souvent vous rigolez avec les autres mais vous n'y êtes pas vraiment.
Souvent vous avez de rire pour des bêtises mais les autres n'y sont pas vraiment et on vous toise méchamment du regard.
Souvent les gens disent des choses qui vous blessent.
Souvent vous avez envie de leur dire, mais vous avez peur de les blesser.
Souvent vous essayez de leur dire des choses que vous avez peur d'avouer.
Souvent vous n'y arrivez pas, tout ça parce que la dernière fois ça a mal tourné.
Souvent vous voulez essayer de leur refaire confiance.
Souvent vous y parvenez.
Souvent vous êtes déçus.
Souvent vous n'avez pas le sourire.
Souvent on vous le reproche mais on ne fait rien pour que vous le retrouviez, au contraire.
Souvent vous avez juste envie de lâcher la bête et de tous les envoyer au diable ce qui serait vous dites-vous encore trop doux.
Souvent vous les aimez autant que vous les détestez.
Souvent vous pensez à l'avenir.
Souvent quand vous y pensez vous avez l'impression de tomber dans un gouffre sans fond, mais bien moins accueuillant que celui d'Alice.

Les gens sont comme les flocons de neige, ils se balladent et par la même occasion vous balladent avec eux.

Je suis repartie. Ou plutôt mon coeur est reparti dans une de ses fabuleuses aventures qui n'arrivent jamais là où il le voudrait.
Mon coeur, c'est un peu comme un pendule. Un coup à droite, un coup à gauche, un mouvement perpétuel, un papillonage doux, lent et appaisant autant qu'énervant.

Parfois je me dis que je dois ressembler à ces poupées cassées, ces vieilles poupées qui peuplaient mon enfance et celle de ma mère, ces poupées qui avaient une fine cordelette dans le dos, et qui, lorsque nous tirions dessus disaient "Je t'aime". Mes "je t'aime" à moi sont comme les balanciers de la pendule. Et comme ces poupées cassées, lorsqu'on tire sur la cordelette un son étrange en sort, elles retiennent leur "je t'aime" les murmurent à peine entre leurs lèvres entre-ouvertes. Elles les gardent dans les profondeurs de leur corps, de peur de les laisser s'envoler.

Parce que ces poupées qui cherchent le bonheur, le redoute tellement, qu'elles sont prêtes à tout pour s'empêcher d'être heureuse pour de bon.

"Mais même en recomptant vraiment bien et en incluant tous les béguins, de mes années au lycée....j'ai pas réussi à en trouver 8.... Je vois pas où ils sont passés.... J'en ai compté 5, peut être bien 6.... Oui je sais que c'est quand même un super chiffre, mais j'ai un coeur d'artichaud et je le sais.
Par contre tu vois je pensais pas qu'on se servirai de ça pour me faire passer pour une sale garce voleuse de copains....Enfin bref, des vrais coups de coeur où j'ai vraiment été amoureuse, j'en vois qu'un seul.
- T.... ?
- Nan, nan pas du tout, c'était l'Ogre.
- A ce point là ? Oh je pensais pas !
- Bah, écoute... ce.... bon c'est une très mauvaise comparaison, mais.... C'est comme si j'avais eu un accident de voiture pour lui et que pour tout les autres je m'étais coupé le doigt avec une feuille."

Oui, j'ai eu un grand et énorme coup de coeur pour l'Ogre. Pour "mon ogre" bien qu'il ne m'appartienne en rien et il ne m'appartiendra jamais dailleurs. Même encore maintenant j'en ressens les effets. J'ai toujours du mal à me passer de ses nouvelles, de ses messages, de ses brusques apparitions sur l'écran de mon ordinateur. Oui, maintenant encore j'ai une dépendance. J'ai besoin de savoir, de connaitre... Ce n'est pas sain. Mais qui a dit que j'étais saine ? Personne, bon alors. ^^
Les addictions, pour certains c'est le sexe, d'autres l'alcool, d'autres la drogue, la cigarette, le conjoint, les livres, les bijoux.... Moi j'ai encore cette addiction là, et c'est dur de s'empêcher de replonger dans une addiction si tentante....
Mais les addictions...avec elles on apprend beaucoup sur nous. Bien plus qu'en était sage.

"Dis Sarah, comment ça se fait que t'as toujours les mains froides comme ça, même en été pendant la canicule ?
- Maman dit  que c'est parce que je ne respire pas.
- ....
- Pour moi, les gens qui ne respirent pas, sont des gens qui ont peur de vivre, et qui du coup ne respire presque pas pour éviter qu'on remarque qu'ils sont vivants. Ils ont l'impression que comme ça, ils vivent sans être vivant pour de bon.
- ok...
- Mais il y a des gens qui disent aussi, que les mains de certaines personnes sont toujours froides parce que leur coeur est froid, comme de la glace.
- Et laquelle tu préfères toi, des explications ?
- Je préfère celle qui dit que les gens changent, parce que, que ce soit la première ou la deuxième, je n'ai aucune envie de faire partie de ces personnes."