Vendredi 18 juillet 2008 à 20:11

Doux leurre, sixième partie

 « Antoine ! une fois de plus elle ne reconnu pas sa voix et cela lui parut étrange, même après plus d'un mois dans ce corps elle ne s'y faisait pas.
- Oh, ma biche ça va ? Tu ne veux pas qu'on aille se trouver un coin tranquille ?
- Tranquille si tu veux, mais pas une chambre et on ne couchera pas tant que je ne t'aurai pas parlé !
- Oh, on se rebelle ma poulette ? C'est bien, ça m'excite tu sais ?
- Je me fous de savoir quel effet ça peut avoir sur un porc de ton espèce ! cette phrase là ce n'était pas Eléa qui l'avait prononcé, étourdie d'hébétude elle flancha un peu et ce fut une jolie jeune femme qui la rattrapa, que faisait-elle ici ? Dans le corps de Line ? Et finalement elle compris, c'était son âme. C'était la première fois qu'elle la voyait. La conversation reprit.
- Hum tu montres tes crocs ma belle, j'aime beaucoup ça.
- Tu m'écoutes et après tu parles. J'en ai assez que tu me marches dessus comme ça, que tu me prennes ainsi dès que tu es énervé ou que tu en as l'envie, je ne suis pas là pour ça ! Ensuite si tu lèves encore une fois la main sur moi je hurle et je te tue, ce serait bête n'est ce pas de ne plus pouvoir profiter de mon corps ? Et pour finir je ne veux pas que tu voies d'autres filles. C'est moi, et moi seule. Tu te permets de me violer et de me violenter et tu voudrais en plus pouvoir aller voir ailleurs quand je ne suis pas là. Non, maintenant à toi de choisir, soit tu es d'accord et tu acceptes, soit tu peux toujours courir pour me revoir.
- Hum, ça mérite un temps de réflexion, tu ne voudrais vraiment pas qu'on en parle dans un endroit plus confortable ? »
Il se rapprochait d'elle, ses lèvres frôlèrent celles de Line et son âme la domina. Elle était trop éprise pour résister à ça. Elle le savait bien et ne cherchait plus à lutter. Il l'emmena chez lui, l'appartement était vide évidemment et bien sur la destination finale était sa chambre et surtout son lit. Eléa n'en pouvait plus, elle voulait se battre pour le bonheur de cette jeune fille à laquelle elle s'était attachée, mais quand elle vit la regard et le sourire aveuglant de l'âme de Line elle comprit que son bonheur était avec Antoine, quoi qu'il fasse, elle était perdue sans lui. Alors elle sentit un battement sourd s'accélérer et ce fut comme si sont cœur à elle se réveillait quelque part la rendant folle. Taël. Il fallait qu'elle le rejoigne, tant pis pour la promesse, elle irait en enfer s'il le fallait mais elle reverra Taël pour lui dire qu'elle l'aimait et elle lui prouverait, elle qui venait de comprendre tout ce que ces gestes sauvages signifiaient pour deux êtres qui s'aimaient. Elle s'échappa du corps de Line qui ne la retenait plus, elle se sentit légère comme une plume. Sortant de la pièce rapidement par la porte entre ouverte elle jeta néanmoins un dernier regard à Line et Antoine. L'humain est décidément bien contradictoire. Ses ailes se déployèrent et un bruissement sourd que personne dans la rue ne sembla entendre. Les humains ne voyaient même pas qu'une jeune fille ailée se promenait dans les rues. Tant mieux, ce n'était pas le moment de déclancher une émeute. Elle fila à toute allure vers le ciel, cette immensité bleue. Elle priait pour que comme il l'avait dit il l'attende.

Taël broyait du noir sur Terre, dans cette peau qui sentait le mauvais alcool et sa transpiration. Pourquoi l'avoir envoyé sauver un SDF ? L'enfant avait pourtant dit qu'il resterait là haut avec lui. Il était impossible de le rendre heureux et sa bien aimée, elle, où était-elle ?
Eléa arrivait, les joues rouges, ses yeux avaient repris leur couleur véritable, le bleu, ses cheveux, sa peau, ses formes, tout lui revenait. Preuve que sa protégée ne nécessitait plus son aide. Voyant l'enfant sagement assis au bord d'un nuage elle se rua sur lui.
 « Où est-il ?
- Qui donc ?
- Taël ! »
Son ventre se noua, la bouche la brûla, elle avait promis et à présent revenait sur sa promesse. L'enfant lui arracha les ailes avec une violence inouïe et la poussa du nuage, un rire démoniaque aux lèvres. Eléa tomba, loin, très loin. Et lorsque sa chute s'arrêta elle ne ressentit rien de plus que du désespoir, de la tristesse, de la colère, tout n'était que désolation autour d'elle.

Par Momogigolo le Samedi 9 août 2008 à 18:16
Voilà donc un bien bel écrit, il semblerait que ce royaume connaisse moult evolution et c'est bienheureux pour lui... Mais pour sa Monarque ausi.
Au plaisir de vous relire jeune Fée.
 

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