Lundi 28 mai 2007 à 11:26

La vie des autres*

Fausse histoire, née dans ce qui me sert de caboche, je la trouve bisare, mais c'est comme ça.

*

Chapitre 1

Un jour, lorsqu'on sera tous vieux et cons; complètement délaissés par la douceur enfantine qui faisait de nous des humains, nous plongeront tous dans les eaux glacées de l'enfer de l'éternité. Nos âmes seront prisonnières de nos corps à jamais et le monde entier attendra avec impatience que le dernier personnage de cette histoire fasse son apparition. La Mort.

A 12 ans j'arborais une coupe à la garçonne, mon corps était frêle et fragile et je me sentais plus proche, non pas attirée mais proche, des garçons. Les filles me semblaient être des créatures bien mystérieuses, sûrement les valets de quelques démons absurdes, tout comme leur rire d'ailleurs.

A 13 ans, mes seins ont commencés à prendre forme et c'est alors que je suis devenue une fille. Mes seins. Fatalement ce fut le seule chose accompagnée de ma voix qui laissa la preuve visible au dessus des vêtements que j'étais bien une fille. Mais juste une fille, pas un valet au service des démons.

A 15 ans, mes cheveux poussaient, mon cou s'allongeait, mes seins s'alourdissaient et je me sentais d'humeur fleur bleue assez fréquemment. Ce qui était pour moi le comble de l'énervement. Moi qui m'étais toujours appliquée à rejeter toute forme d'attachement et de poésie quelconque. Je devenais, comme disaient mes parents "une vraie fille, un petit bout de femme". Mes parents. Ma mère Rosalie, les seins lourds, les fesses rebondies, un déhanché parfait et une cascade de feu rousse qui arrivait plus bas encore que ses fesses. De grands yeux bleus, de nombreux grains de beauté, une voie douce comme du miel, mannequin, pas futée pour deux sous...et...un fichu caractère de cochon ! Ma mère était la séduction même, enfant gâtée sur les bords, elle obtenait d'un claquement de doigts ce qu'elle désirait. Mon père, Roger, lui, un homme d'affaire sérieux, sans grande passion ni conviction pour quoi que ce fut. Grand, maigre on aurait pu le comparer à une épingle. Le regard la plus part du temps vide ou inexpressif, un grand nez qui lui mangeait presque la totalité de la figure et des lèvres pincées, quasi-inéxistantes.

Ce couple des plus improbable qui s'était accouplé pour me permettre à moi d'exister. Seulement, moi, je n'avais aucune envie d'exister. Je n'avais rien demandé à personne et on ne m'avait pas demandé mon avis non plus. Une méchante tignasse châtain-rousse incandescente, de grands cils, des yeux verts furibonds (qui auraient tués tout ce qui bougeait si cela avait été dans leur attribution naturelle, mais non), un nez fin, des joues roses comme celles des poupées, des lèvres d'une certaine épaisseur, le visage parsemé de petites taches de rousseur qu'on aurait pu confondre avec du sable. Et un prénom. Clara. Ce prénom résonnait en moi comme une vérité. Cela faisait comme un écho dans ma tête. Clara, 16 ans, lycéenne banale (enfin presque) en classe de seconde, des résultats plutôt bons, des relations humaines compliquées.

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://petite-fee-de-pluie.cowblog.fr/trackback/1944232

 
Créer un podcast