Jeudi 9 août 2007 à 15:28

Chapitre 10

Clara est dans son train. Elle ignore encore tout de ce que je vais lui dire. Mais il faut absoluement que je lui dise. Clara ne sait pas que pendant ces trois mois d'abandon et de solitude, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de sortir avec des montagnes de filles. Je les enchainais. Je buvais beaucoup aussi. Quelques fois je buvais trop. Beaucoup trop, surtout au cours de fêtes avec des copains de term. Les filles sont toutes belles et mures, elles n'ont pas peur des garçons, elles les encouragent même parfois. Certaines attendent juste qu'on comble leur solitude, c'est ce que je me suis appliqué à faire pour quelques unes d'entre elles. Le temps d'une nuit, parfois plus. Je n'arrivais à pas à oublier Clara et tout le monde me certifiait que pour oublier une fille, il fallait en rencontrere d'autres et boire. Beaucoup. Rencontrere beaucoup de filles et boire beaucoup. C'est ce que j'ai fait. Seulement je l'ai peut être trop bien fait.

On s'est revu ce mercredi après midi. Une jeune femme de presque 18 ans, magnifique. Plutôt maigre. Ses seins sont petits et fermes, comme ses fesses. Ses cheveux coupés courts à la garçonne ont toutefois gardés un peu de féminité grâce à une mèche. Elle aime porter de beaux habits. Son prénom éveille en moi une envie de voyage. Maria. Elle sourit toujours. J'ai passé deux semaines avec elle. Les deux dernières semaines qui on précédées ma rencontre avec Clara. Je l'ai aimé. Je l'ai aimé au point que par moment, Clara disparaissait de mes rêves, cessait de hanter mes nuits. Elle m'aimait beaucoup elle aussi. En fait, elle m'aimait tellement qu'elle a tenu à ce qu'on continue à se voir. J'étais d'accord. Et nous avions rendez vous, cet après midi. En arrivant, elle savait très bien que je m'étais remis avec Clara. Elle savait que Clara c'était un peu ma drogue quelque part. Elle savait aussi qu'elle avait joué le rôle de la cure de désintox. Cependant, j'étais retourné vers Clara. La dernière fois que nous nous sommes vus, elle m'a supplié de venir me réfugier dans la douce chaleur de son ventre. De pleurer sur l'oreiller que m'offraient ses seins. Je ne l'avais jamais touché avant cette nuit là. Et c'est nuit, pour la première fois depuis que je l'avais rencontré que j'ai pleuré. Je ne pleurais jamais en sa présence. Elle était pour moi, comme une seconde raison de vivre.

Et le lendemain, quand j'ai vu la silhouette de Clara se profiler au loin, je l'ai suivi. Je l'ai suivi comme pour me persuader que je ne l'aimais plus, et elle non plus. Je ne la suivait pas réellement finalement. C'était un hasard. Et ce hasard s'est déroulé tellement vite, et tellement bien que j'ai été submergé par la situation. Je voualsi voir si elle allait bien. Ce n'était pas tout à fait le cas. Elle m'est tombée dans les bras. Mes sentiments pour elle, qui s'étaient atténués progressivement auc ours des deux semaines passées avec Maria ont refait leur apparition, timidement. Mais ce n'est plus comme avant. C'est comme si Maria avait recousu mon coeur avec sa tendresse et son sourire quine la quitte jamais. J'étais guéri quandClara m'a embrassé, mais j'ai replongé un peu. Cet après midi, comme prévu, Clara était chez Maya. Cela me facilitait quelque peu les choses.

Je l'ai attendu quelques minutes sur ce banc dans le parc. Sur ce banc où nous nous étions embrassés pour la première fois. C'était un simple baiser, pudique, tendre. J'avais besoin de sentir un peu de chaleur humaine ce jour là. Je ne l'avais pas touchée pendant deux semaines, et elle non plus alors que nous en mourrions tous les deux d'envie. Deux semaines pendant lesquelles notre relation a été fusionnelle sans pour autant être charnelle. Et, le dernier soir, nos corps se sont avoués ce que nos mots n'avaient pu éxprimer. Cet après midi, je l'ai attendu sur ce banc. A peines quelques ridicules minutes, mais qui semblaient pourtant être des jorus entiers. C'est comme dans ces cartoons où l'on voit le soleil et l'instant suivant la lune et ce cycle se répétant inlassablement.

Puis Maria est arrivée. Elle courrait. Lorsqu'elle m'a vu, elle a stoppé sa course. Son sourire habituel a disparu derrière quelques larmes que je ne lui connaissais pas. Je me suis levé. Dans ma tête, l'espace d'une micro seconde je voyais le visage de Clara. Très vite il a laissé  place à la vision réelle de Maria. Alors je me suis avancé vers elle. D'abord lentement, à petits pas, puis ma marche s'est accélérée. Maria était figée, un parapluie dans la main droite, et une pluie de bonheur ruisselant sur ses joues. Je l'ai serré contre moi. Mon Dieu je l'ai serré si fort que j'ai eu peur soudain de l'avoir tué. Mais non, elle était simplement restée statique quelques instants. Immobile, telle une poupée de cire trop belle pour qu'on se persuade que ce n'est qu'une poupée de cire. Mes bras l'enserraient depuis quelques minutes déjà, elle n'avait pas bougé. Enfin j'ai senti ses mains s'aggripper à ma chemise. Je sentais ses ongles qui s'enfonçaient dans mon dos, comme pour me retenir au cas où  l'envie soudaine m'aurait prise de disparaitre. Elle ne lâchait pas son parapluie. Elle ne voulait sans doute pas laisser tomber cette tâche vert pomme sur le gravier jaunâtre qui s'étalait sous nos pieds. Nous sommes restés là, longtemps. Puis la pluie est arrivée. Alors, sans un mot, ne desserrant pas son étreinte, elle ouvrit sous parapluie protégeant nos têtes de cette douche froide qui aurait pu me ramener subitement  à la raison, et en même temps vers Clara.

"Merci.

Je me suis débarrassé de son étreinte, calmement.

-Pourquoi merci ?

-Parce que tu es là. Ton visage dans ma tête pendant trois semaines et mon coeur qui menaçait de lâcher dès que je croisais cette fille.

-Je t'avais promis que je viendrai, et regarde, je suis là.

-Oui tu es là, enfin tu es là...

-Pourquoi m'avoir laissé trois semaines  ?

-Parce que plus tôt tu serais venu sans aucun doute, plus tard tu m'aurais oublié, et là, là, le doute plânait. Aujourd'hui, si tu venais, c'est que tu m'aimais suffisemment pour entretenir mon sourire, si tu ne venais pas, c'est que cette demoiselle était plus douée que je ne l'aurai cru.

-Et je suis venu.

-Oui.

-Ce n'est plus comme avant.

Soudain son regard s'est affolé et son nez tremblait à la façon d'un nez de petit lapin.

-Laisses nous le temps. Ca fait trois semaines. Tu verras, tout sera bientôt comme avant, et mieux encore.

-Avec Clara, ce n'est plus pareil.

-....

-Je vais, je vais tout lui dire et je resterai avec toi.

Un rire d'enfant enveloppa mes oreilles.

-J'ai cru que tu ne voulais plus de moi."

Alors j'ai ris à mon tour. Oubliant Clara et ces terribles paroles que je devrais prononcer. Puis j'ai quitté Maria, lui promettant de la retrouver ici le lendemain au soir, et j'ai appelé Clara.

Maintenant je l'attends. La voilà...

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