Une histoire comme ça, pour passer le temps que je n'ai pas.

Elle, on l'apprécie. Les gens l'aiment bien. Elle est gentille, discrète, elle ne parle pas beaucoup. On a l'impression qu'elle prend des gants et cherche ses mots, qu'elle se retient. Elle ne boit pas d'alcool. Elle dort beaucoup, il parait que si elle ne fait pas ça, elle perd le controle. Les gens l'aiment bien, parce qu'elle est gentille, généreuse, la plus part du temps. Les gens l'aiment bien, parce que même si parfois une vague de tristesse passe sur son visage aux bonnes joues, très vite le sourire reparait, beau, éclatant, chaleureux. Les gens ne prennent pas la peine de la connaitre plus que ça. Et dailleurs comment pourraient-ils le faire, puisqu'ils ne recherchent pas sa compagnie plus que celle de n'importe qui ?

Cette autre fille là, on l'a préfère. On l'aime beaucoup. Parce qu'elle a l'air très ouverte, il en est dailleurs de même pour son amie. Oui, toutes deux sont ouvertes, elles sourient beaucoup, elles sont droles, elles disent les choses avec franchise, comme elles le pensent et ne prêtent pas grande attention aux conséquences. Elles ne se compliquent pas la vie. Elles boivent de l'alcool, elles aiment son goût, elles n'ont pas besoin de beaucoup de sommeil et n'ont pas besoin de se contrôler. Oui ces filles là, on ne les aime pas, on les préfère. Ces filles sont des allumeuses, des aguicheuses, elles ne le réalisent pas bien entendu, mais c'est ce qu'elles sont. Elles attirent.

Elle, on lui brise le coeur. Ou plutôt on le lui fend. Comme une banana split. Et elle l'accepte, elle ravale ses larmes et ses déceptions. Elle se remet. Dort plus, bois moins, travaille plus. Elle se décourage, puis elle regagne confiance, et elle s'entiche à nouveau. Elle, elle aime les gens qu'on ne voit pas forcément. Les gens qui ont un côté un peu sombre, une part d'inconnu, une tristesse, une mélancolie, une nostalgie dans le regard par moment. Elle est comme ça. Elle s'amourache souvent pour un rien, et malgré tout son coeur s'emballe, et dans sa tête tout se mélange, elle ne distingue plus le vrai du faux, ni les idioties du sérieux. Elle croit souvent à des choses qui n'arrivent pas. Elle espère, elle se perd dans ses espoirs, elle se noit dessous. Elle n'est pas tès vieille, mais il parait qu'elle agit comme une vieille.

Elles, les autres, elles brisent les coeurs, parfois les couples. Sans le vouloir évidemment, mais c'est tout de même ce qu'elles font, ni plus ni moins. Elles ne s'amourachent pas vraiment, elles ont de petites histoires qui ne font pas de remouds, ou qui au contraire en font, mais personne n'ose amener le sujet sur le tapis. Elles font tomber les garçons et en sont conscientes, elles se mettent en valeur et attirent l'attention. Elles aiment qu'on les regarde, elles sont comme ça.

Elle, si elle pouvait être transparent, ça l'arrangerait bien, et ça arrangerait sans doute pas mal de monde se disait-elle. Mais à force de penser celà, elle se rendit compte que finalement, elle avait fini par le devenir. Comme un fantome elle survolait ses souvenirs, elle vivait dans le passé et voyait dans chaque événement du présent une scène du passé. Elle était certes un fantome, pourtant son coeur continuait de battre dans sa poitrine, elle continuait d'avoir mal, elle avait toujours cette sensation étrange d'avoir le coeur dans un étaud, les gens la voyaient quelques fois, mais ne s'approchaient pas d'elle. A l'inverse ils s'approchaient rapidement d'elles.
Cette jeune fille a un coeur banana-split, qu'on aime fendre, qu'on prend un malin plaisir à chauffer, fendre, puis glacer et recommencer. Souvent c'est elle même qui le chauffe, les autres lui fendent, mais le glacer c'est une autre paire de manches. Il faut du temps pour glacer un coeur banana-split. Et elle mettait de plus en plus de temps à finir de la glacer.

Elle qui n'aimait pas les nombres pairs, aimait presque toujours les gens par deux. Ces deux garçons : celui qui ressemblait à un yaourt à la framboise et celui qu'elle appelait le magicien. Ces deux filles : celle qui était grande et aux yeux étincellants, et cette petite qui se faisait remarquer souvent....
Oui, elle aimait les gens par deux. Mais elles le lui répétaient, un jour il faudrait que ça cesse, qu'elle se décide, qu'elle choisisse. Un jour prochain il faudrait qu'elle n'en aime qu'un, et qu'elle l'aime de toutes ses forces. Mais c'était tellement étrange, n'aimer qu'une seule personne à la fois quand on a un coeur de la taille d'un baobab et qu'il demade sans cesse de la sève pour clore les fissures ? Qu'elle étrange idée. Et puis elle avait toujours été inccapable de se décider. Mais il le faudrait, mais qui choisir de l'homme-yaourt à la framboise qui avait un sourire à tomber à la renverse et une présence appaisante ou du magicien qui avait des yeux d'une rare beauté et qui sans le vouloir lui avait un jour fait bien plus de mal que cette brûlure à la main qui l'avait faite souffrir et qui à l'approche de la chaleur le faisait encore ?
Elle n'en savait rien, et ne pouvait se décider. Elle sentait la corde se resserrer lentement autour de son cou, pourtant elle ne bougea pas. Elle choisirait le moment venu. Non, il se choisirait tout seul, son coeur banana-split trancherait sans qu'elle ait besoin de lui demander quoi que ce soit.

Identifiant/Pseudo :


Mot de passe (si vous êtes inscrit sur Cowblog uniquement)

Adresse de votre blog (facultatif) :


Adresse e-mail (facultatif) :


Commentaire :


Vous prévenir si d'autres commentaires sont ajoutés pour cet article (adresse e-mail requise)

Ne pas afficher votre adresse e-mail à l'auteur du blog



Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.