Mercredi 14 septembre 2011 à 19:47

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Mercredi 3 mars 2010 à 7:21

 Je t'ai déposé, une fois de plus. Je vois rentrer chez toi alors que mon père relance la voiture et commence à s'en aller.
Même s'il a fait un temps magnifique aujourd'hui, les nuages sont de rigueur ce soir. D'énormes nuages qui semblent bien sombres à l'image de ce qui me trotte dans la tête et dans le coeur, être séparée une fois de plus de toi pendant 5 jours devient de plus en plus difficile.
Bref la voiture démarre, je te vois te retourner, esquisser un sourire triste, puis rentrer. Et soudain une lumière m'envahit, me caresse de sa douce chaleur et de son intensité. Dans le ciel, parmi les sombres nuages, la lune perce, pousse les nuages pour montrer sa tête, et en les écartant dévoile une silhouette de coeur toute illuminée coincée entre les nuages boursoufflés de la douleur et de la tristesse, gorgés des larmes que nous avons pu verser avant de nous séparer. 

Samedi 30 mai 2009 à 16:37

"Annie je suis rentrée !
Ses talons hauts claquent sur le paquet ciré, je déteste ce bruit.
- Je suis dans le salon !
Ca fait 4 mois que je connais Marine. On est collocataires. On s'aime beaucoup, mais ne se supporte pas tous les jours. Il faut toujours faire attention à ce qu'on dit, parce que même si on est des fortes têtes toutes les deux, il faut dire qu'on est quand même assez fragiles. Et quand on s'emporte c'est pas toujours joli à voir.
- Je t'ai pris un morceau de pastèque !
Chacune notre tour on va faire les courses, une fois par semaine. Au début on y allais toutes les deux, et finalement ça faisait désordre et on s'est rendu compte qu'on avait les même gouts et que ce serait plus simple si on faisait ça chacune son tour. Cette semaine c'était donc le tour de Marine.
- Regarde moi un peu ce chemisier si il n'est pas magnifique !
- Encore des fringues ! Tu vas finir par exploser to budget !
Marine est une dingue de fringues, une vraie fashion victime, du bout des ongles des orteils jusqu'à la mèche, dans la salle de bain tout est à elle ou presque, elle a la plus grande chambre parce que ses affaires ne rentraient pas dans le placard de l'autre... Même la grande ne suffit pas dailleurs, on a du mettre une petite penderie dans le salon derrière un paravent.
Quant à moi...
- Et toi tu devrais penser à l'exploser un peu plus justement ! C'est quoi ces guenilles ?!
- Ca s'appelle un poncho et un pantalon en toile, c'est pas des guenilles !
Disons pour faire simple que je n'aime pas vraiment prendre soin de moi.
- Si tu le dis, et ça c'est quoi ?
- Un roman, c'est comme une magazine people mais sans les photos et les couleurs, il y a plus de pages et une vrai histoire dedans.
- Ca raconte quoi ?
- Une rupture, des rencontres.....
- En parlant de rencontre, j'ai croisé Marc...
Sa voix devient lointaine, c'est vrai que la distance qui nous sépare s'agrandit puisqu'elle va ranger les courses dans la cuisine, mais je crois aussi que la révélation anodine qu'elle vient de me faire emporte mon esprit vagabonder dans le passé lui aussi.
- Oh, .. Il va bien ?
Le simple fait d'articuler ces quelques mots me noue l'estomac et mes sentiments restent coincés en travers de ma gorge. J'ai du mal à respirer, il faut que je me calme.
- Disons qu'il avait l'air fatigué. Il a demandé de tes nouvelles.
- Vraiment ? Qu'est ce que tu as répondu ?
Bon sang la connaissant Marine a du faire quelque chose de vraiment stupide... Comme lui donner l'adresse ou...
- Je lui ai passé ton numéro et je lui ai dit que s'il voulait des nouvelles c'était à toi qu'il fallait s'adresser.
C'est encore pire que ce que je pensais... D'un autre côté Marc n'osera peut être pas appeler. Il n'a jamais aimé le téléphone, même quand c'était moi qu'il appelait...
-... et tu sais il était avec ce gars tellement magnifique, j'ai eu du mal à lui dire au revoir tellement il était beau. Même toi tu n'aurai pas résister, il était tellement attirant, tu sais un peu comme un trou noir...
- Ah oui... Renaud.
- Exactement ! Tu le connais ? Quand même t'aurai pu nous présenter, il est tellement...
En temps normal je ne l'aurai pas découragé de la sorte et je ne lui aurai pas répondu si sèchement, mais il serait temps qu'elle se contrôle un peu et qu'elle apprenne à réfléchir avant d'agir.
- Tellement gay oui ! Bon je sors...
- Eh ! Attends prends ton portable !
- Pas besoin."
La porte claque derrière moi. Pas de besoin de ce foutu téléphone qui risque de sonner et auquel je n'ai aucune envie de répondre. J'y suis peut être allée un peu fort avec Marine. Il faudra que je m'excuse en rentrant.
Boire un bon chocolat chaud et avaler un croissant bourré de calories, voilà ce qu'il me faut. Le sucre c'est encore le meilleur moyen de faire passer les angoisses et les pensées douloureuses.
"Annie ! Ce que tu peux être méchante ! Mais qu'est ce que t'as avec Marc bordel ! Pourquoi tu le vois plus ? C'est quoi le problème ? T'as jamais rien voulu me dire. Tout ce qui s'est passé c'est que je suis rentrée un soir, que sur le chemin j'ai vu Marc qui avait l'air drôlement sur les nerfs alors que d'habitude il est si calme... Et toi t'étais en train de faire un moelleux au chocolat dans la cuisine que tu m'as dailleurs défendu d'avaler... Qu'est ce qui s'est passé ? Et pourquoi tu vois plus non plus Elise ?
- Parce que j'ai merdé.
- Quoi ? Je comprends rien, et ralentis un peu, j'ai des talons !
- Tu vas pas me lacher hein ?
- Non."
Elle a vraiment un sourire magnifique quand elle était chiante. Enfin bon, allons-y. De toute façon elle ne pourra pas me foutre la paix plus longtemps.
On a marché jusqu'au café en silence une fois lui avoir promis de lui raconter.
Le chocolat chaud et le croissant ont toujours eu des pouvoirs magiques sur moi. J'ai commencé à raconter. Tout depuis le début.
La rencontre avec Marc à une fête au lycée. La complicité qui s'était rapidement tissée entre nous et qui grandissait sans cesse. La confiance totale que j'avais en lui. La mauvaise idée que j'avais eu en lui présentant Elise. La jalousie que j'avais peu à peu développé, du fait qu'ils soient si heureux et que moi j'aie le sentiment de la perdre si facilement. La possessivité qu'Elise avait manifesté avec violence. Les nombreuses réprobations de ses amis qui avaient été les miens mais ne se gênaient pas pour débattre de ma fidélité, de ma loyauté, de mon apparence, de mes mensonges, de mes coups de coeur à répétition...celles de mes amis aussi. Les rendez-vous en cachette au cinéma, les mensonges, le bien être dans lequel je baignais en sa compagnie. L'épreuve des vacances, des moqueries et de la rentrée. Nos rendez-vous qui continuaient, de plus en plus espacés. Et le soir où tout avait merdé.
Comme souvent, on s'était réunis comme ça à l'appartement, on se regardait des films qu'on ne pouvait regardé avec personne d'autre parce qu'ils n'aimaient pas, on se racontait tranquillement des secrets, on s'endormait parfois l'un sur l'autre comblé de bien être et de sécurité qu'on n'éprouvait pas l'un sans l'autre et qui nous empêchait de dormir correctement par moment. Et l'erreur que j'avais commise. Dans mon sommeil je l'appelais, souriais le voyant au loin, lui sautais dans les bras. Lui était réveillé, et me sentant me coller contre lui avait cru que j'avais envie d'un peu plus. Bien que depuis le départ et surtout depuis qu'il sortait avec Elise je m'étais employée à mettre les choses à plats, il ne pouvait rien y avoir entre nous que de l'amitié. Touchant mes cheveux il me réveilla, se montrait plus doux et mon taquin que d'ordinaire, je croyais qu'il était en manque d'affection comme souvent auparavant quand on se serrait dans nos bras pour juste sentir qu'on avait quelqu'un qui tenait à nous. Et mon coeur qui s'était emballé, je m'étais détourné, lui aussi. J'étais partie faire du thé, lui n'arrêtait pas se répéter à voix basse "Tu ne peux pas, tu ne dois pas". En posant le plateau sur la table basse j'avais laissé tomber ma main sur son épaule, signe qu'il ne devait pas s'en faire, que s'il ne maitrisait pas, moi je maitrisais. Les reproches et les médisances qui revenaient à mon esprit. Ils avaient tous raison finalement. Je n'étais qu'une garce au coeur d'artichaud. Il m'avait tendu un mouchoir voyant que les larmes me montaient aux yeux. Je l'avais saisi et m'étais détourné. Lui m'avait serré dans ses bras, et avait déposé un petit baiser sur ma joue restée sèche grâce au mouchoir. Puis un second était venu s'ajouter au premier à côté de mon oeil. Malgré ma conscience, ou quoi que ce soit d'autre qui me hurlait de m'éloigner je restais là, me laissant faire, jusqu'à ce qu'ignorant cette voix désagréable je me retourne et l'embrasse. Aucun de nous ne semblait vouloir se ressaisir, jusqu'à ce qu'il ne sente ma main glacée comme toujours sur sa nuque. Celà lui fit la réaction d'un café un matin de gueule de bois. Aussitôt il se détourna de moi, se prenant la tête entre les mains, s'excusant. Me laissant à l'autre bout du canapé, immobile mais tremblante. Il but son thé, reposa la tasse sur le plateau, attrapa sa veste et sorti calmement en me lançant un adieu "Je ne reviendrai pas, je te souhaite d'être heureuse ici, loin de moi.". La porte n'avait pas claqué, elle s'était fermée doucement, calmement. Et tout était fini.

Vendredi 2 janvier 2009 à 20:02

La tête de linotte


Elle tient pas droit dans ses bottes,
La tête de linotte,
Elle n'est pas non plus très hot,
Mais qu'est ce qu'elle papotte.

Elle n'a aucune mémoire,
Pourtant elle a la tête plongée dans les grimoires,
Ne connait que des déboires,
Et n'a aucun pouvoir.

Toutefois elle a un charme fou
A rendre jaloux,
Tous les petits bouts,
Qui naissent dans les choux.

Elle court avec un parapluie sous le soleil,
Et sans prévenir tombe de sommeil,
Tous ses vêtements sont tachés de groseille,
Et devant toutes les bouteilles alignées au sol elle s'émerveille.

Cette fille était une tête de linotte,
Elle ne tenait pas debout,
Avait toujours la bougeotte,
Et mangeait uniquement par petits bouts.

Et un jour elle s'est envolée vers le pays des merveilles
Pour y rejoindre Alice dans son boudoir,
Et quand elle est revenue elle n'était plus pareil,
Maintenant elle ressemble à une passoire.

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En espérant que cette toute petite chose a pu vous ravir. Un poème, une histoire, des paroles de chanson, c'est tout ce que vous voulez, mais c'est moi qui l'ai écrit, je veux juste qu'on soit d'accord là dessus.

Mercredi 17 décembre 2008 à 20:52

Le pantin frissonnant


On aurait dit un être vivant. Un presque humain tout en métal mais sans frisson sur sa peau, pourtant tant de frissons parcouraient ses os. Celà le faisait trembler et il perdait le contrôle. Gifflait le vide dans un grand sifflement comme une bouilloire à thé oubliée sur le feu depuis trop longtemps. Tout ce manège infernal avait pour effet de lui faire emmêler ses fils dorés dans ses articulations rouillées. Et le pauvre pantin, rouillé, emmêlé, torturé par lui même, marchait désespérément dans la neige. Mais pour un être de métal, marcher dans un élément composé d'eau peut s'avérer salutaire. Sentant ses articulations grincer dans un miaulement inhumain, et ses mécanismes internes ralentir, le pantin s'offrit une joie qu'il n'avait pas s'offrir. Puisque la neige devait l'anéantir, autant batiffoler avec elle. Il se roula dans cette substance douce et engourdissante, s'enterra, dessina des anges tordus aux faces fantastiquement grotesques. La joie l'étouffait tant qu'il ne ressentit même pas les effets sournois de la neige. Et comme un gigantesque arbre mort, s'arrêta, noir et épais dans la neige. Son corps refusait de bouger, mais son esprit vagabondait encore, imaginant les milliers de possibilités qui s'offraient à chaque être vivant et non vivant, à chaque particule de poussière. Et son infatigable cerveau de rouages et de ressorts fonctionnait pour tout son corps.
En été les enfants passèrent près de lui, et une fillette grimpa même dans ses bras pour s'y blottir et dormir avec sa boîte à musique et sa poupée de chiffons. C'était tellement étrange de ressentir les vibrations du coeur de cette petite. Et les frissons reprirent, les même qui avaient pourtant cessé il y a quelques mois de celà. L'enfant se réveilla, sauta à bas de cette étrange créature avec sa poupée, mais sa boîte resta coincée dans la main agitée du géant de métal. Gagnée plus par la peur que l'envie de réccupérer son réceptacle mélodieux, elle courut rejoindre d'autres enfants plus loin, qui affoler à la vu de cette chose étrange s'enfuirent en courrant.
Le pantin resta là quelques instants encore tourmenté par ses grands tremblements. Si la neige avait fondue avec le soleil, les arbres avaient poussés et ses pieds, plantés dans le sol depuis trop longtemps maintenant étaient entourés par de grandes racines qui ne voulaient pas lâcher prise. Le pantin avait beau se débattre comme un beau diable, rien n'y faisait. Dans un effort il mobilisa toute sa force engourdie et perdit l'équilibre, tomba sur le ventre. S'écrasa sur la boîte à musique restée dans sa main. Instantannément celle-ci se mit en route et s'encastra dans son ventre froid et rouillé. Les racines se déroulèrent, et le pantin se retrouva libre de ses mouvements.
Ses tremblements continuèrent, mais avaient à présent pour drôles d'effets de faire s'accélérer ou ralentir la petite musique qui s'échappait de ses entrailles. Il semblerait normal qu'après tant de temps passer au même endroit le pantin ait voulu voir du pays, mais il resta là, s'assit et attendit avec pour seule compagnie cette musique qui ne semblait pas vouloir prendre fin. Il attendait le retour de la petite fille, mais elle ne revint jamais, et la musique continuait à s'égrener à des rythmes capricieux. Les racines revinrent vers lui et s'enroulèrent sur ses pieds, l'entrainant chaque fois plus sous terre. Un jour, alors que tout son corps était enfoui sous terre et que la boîte à musique avait finalement cessé son vacarme empreint de douceur, une jeune fille vint s'agenouiller dans l'herbe, et voyant dépasser un bout de feraille le tira. Il résista. Alors elle gratta le sol avec une pierre et y découvrit un pantin de taille humaine, et dans ce pantin, sommeillait une boîte à musique bien familière. Lentement elle approcha sa main de la manivelle, la tourna et les premiers échos de sons parvinrent à ses oreilles. Alors le pantin se redressa lentement, cassant peu à peu les racines, et voyant le sourire apparaitre aux coins des lèvres de la demoiselle, plongea ses grandes mains dans son ventre et voulu en retirer la boite à musique. Gentillement, la jeune fille l'en dissuada, arracha les dernières racines qui le retenait et l'aida à se relever. Le pantin, ne sachant que faire devant tant de gentillesse, fit une révérence dans un cliquetis et un grincement métalique peu heureux. La jeune fille sourit, et parti avec cette nouvelle boite à musique géante qui lui tenait la main et refusait de la lâcher.
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